En Guinée, Alpha Condé met fin au suspense qui était autour du débat relatif à un projet de nouvelle Constitution. Il a fait à un moment où les acteurs politiques de l’opposition et certaines franges de la société civile s’arc-boutent au sujet des législatives, à cet effet, prévues au mois de février 2020.
D’abord, le contexte sous-régional sur le plan sécuritaire est précaire. Le Mali avec son vaste territoire, le terrorisme islamique y fait sa loi. Guinée-Bissau, il y a évidemment une relative paix qui risque d’exaspérer si toutefois le scrutin présidentiel n’aura pas la bonne issue et acceptée de tous. En Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara jouerait la même chanson politique qu’en Guinée ; le président ivoirien entretient toujours un langage obscur quant à son éventuel mandat en 2020. En sierra Leone et au Liberia, ces deux pays doivent en partie leur sécurité transfrontalière à la Guinée, qui assurerait aux longs des frontières les patrouilles.
Alpha Condé sait, qu’en ouvrant ce débat sur la Constitution (puis pour un troisième mandat) qu’il ne risque rien ; parce que le contexte sous-régional lui est favorable. Dans son pays, l’opposition politique n’arrive surtout pas à élargir son champ d’action à l’intérieur du pays afin d’empêcher le président Condé de briquer un éventuel troisième mandat. Les indécis et les courtisans du président qui hésitaient à sortir la tête semblent avoir le blanc-seing de battre la campagne pour une nouvelle Constitution.
Aujourd’hui du côté du FNDC, on sent l’essoufflement sur le plan financier. Récemment, ses membres ont lancé un appel pour une levée de fonds afin de poursuivre leur combat. L’opposition fait en même temps face aux questions relatives à la tenue des législatives qui risquent de perdurer.
« Législatives », « nouvelle Constitution », voilà ces deux sujets que l’opposition devrait traiter dans un laps du temps qui est aussi proche. 2020 : c’est aujourd’hui, et le président Condé semble avoir le tremplin nécessaire d’éviter les obstacles.
Alpha Barry