Rien n’a presque altéré le fait qu’il ait servi en tant que légionnaire pour la France. De nombreux observateurs ont émis des doutes quant à sa possible soumission à la France, étant donné que sa femme est française de souche. Cependant, toutes ces suppositions lointaines sont une fausse perception de l’homme. Depuis le coup d’État du 5 septembre 2021 contre Alpha Condé, la direction du régime militaire en Guinée affiche une fermeté sans égale vis-à-vis des volontés de la France.
Le premier acte de rébellion a été la position de la junte guinéenne qui a soutenu le président de la transition malienne, Assimi Goïta, malgré les menaces évidentes de Paris. La Guinée sous Mamadi Doumbouya n’a pas fermé sa frontière avec le Mali, et les deux pays ont continué leurs échanges commerciaux. Le colonel Mamadi Doumbouya s’est même rendu aux côtés de son frère d’armes, ce qui a été considéré comme une possible provocation envers la CEDEAO, puisque l’organisation sous-régionale avait imposé des sanctions économiques contre le Mali. Le président ivoirien Alhassane Ouattara, qui était conciliant envers le régime militaire de Conakry, n’a pas apprécié la position de Doumbouya, selon des sources diplomatiques.
Le deuxième fait concerne le coup d’État au Burkina Faso, où la junte guinéenne a affiché son soutien envers leurs frères d’armes, malgré les menaces de sanctions de la CEDEAO. Le Colonel Doumbouya semble avoir une énergie « Sékoutourienne » en raison de ses positions tranchées en faveur de ses frères de régimes de transition.
En ce qui concerne le Niger, le soutien du CNRD envers les renversants du président Mohamed Bazoum était prévisible. Tout porte à croire que le Colonel Mamadi Doumbouya cherche de plus en plus de soutiens autour de lui, comme en témoigne son amitié avec le président Paul Kagame, illustrant sa ferme volonté de ne plus se laisser dicter ses principes par des forces extérieures. Il est important de noter qu’il est arrivé un matin du 5 septembre 2021 pour renverser un président élu.
Par Moriba Kaba