C’est une sorte de fumée blanche qui s’est dégagée, ce vendredi 21 octobre 2022, au palais Mohammed V, où étaient rassemblées, face-à-face, les autorités guinéennes et la mission technique de la CEDEAO, notamment en présence du médiateur Thomas Boni Yayi.
Au regard du communiqué qui a sanctionné cette réunion, la durée de la transition prévue récemment à 36 mois, est ramenée à 24 mois mais sans que les dix (10) étapes ne bougent d’un iota.
La junte s’arcboute à l’idée de la rectification institutionnelle et de la refondation de l’Etat, en raison de la motivation qui a prévalu dès la prise du pouvoir, le 5 septembre 2021. Mais ce présent accord intervient dans un contexte marqué par des tensions palpables entre la junte et le quatuor, composé de l’Anad, FNDC politique, Cored et RPG arc-en-ciel et ses alliés.
A ce stade où une partie de la balance semble prendre poids du côté de la CEDEAO, en acceptant de s’engouffrer ou sceller ce présent accord sur la durée de 24 mois sans la classe politique la plus représentative, nombre d’observateurs craignent si cela ne serait pas une sorte de fuite en avant.
Toujours est-il que le quatuor reste attaché au pied de la lettre à ses points de revendication avant de revenir au dialogue – ces partis politiques exigent la libération de tous les détenus politiques. Il s’agit d’un préalable que la junte est loin de l’accepter. D’ailleurs, aucune phrase du communiqué de ce vendredi n’a fait référence. Le médiateur Thomas Boni Yayi a cependant fait mentionner dans son bref discours – c’est comme une telle convenance était du côté des chefs d’Etat de la CEDEAO.
Des sources parlent des lobbys, dont un ancien diplomate, qui ont joué leurs relations dans ce bled en vue d’éviter à la junte les sanctions de la CEDEAO après la date du 22 octobre 2022 sans qu’elle ne fasse une proposition concrète.
Apparemment, avec cette proposition de 24 mois, la junte semble donner une nouvelle équation à la CEDEAO et à la classe politique intransigeante – puisque c’est cette dernière qui tablait pour une durée entre « 1 an 6 mois ou 24 mois ». Mais le point relatif à la libération des détenus politique ne pas d’actualité du côté des autorités de la transition.
Il convient de rappeler que la durée de 24 mois commence le 1er janvier 2023, comme a indiqué le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya.
Par Idriss Diallo