L’avant déclaration de la junte qui a renversé Alpha Condé, relative à la justice était simplement une consommation de l’extérieur, visant à amoindrir la pression de la Cedeao vis-à-vis de la Guinée. Mais quelques jours après le coup d’Etat, le CNRD procède désormais à la manière irrégulière, s’agissant la façon dont il avilit et réprimande les anciens dignitaires du régime Alpha Condé. Cette forme de conduite autoritaire est digne d’un vrai régime d’exception en Afrique et ne doit plus faire étonner quelqu’un.
C’est plus que la chasse aux sorcières. Les Alliés en 1945 en Europe appelaient cette forme de conduite d’injustice la récrimination collective à l’encontre des perdants. Le chef de la junte, colonel Mamadi Doumbouya, à préciser (dont les intentions ne sont pas pour l’heure connues), continue progressivement, à son rythme, de mettre les organes de la transition en place. Sur ce point, il faut saluer cette promptitude par laquelle il met en place les compartiments et l’armateur de base de cette transition.
Nonobstant cette bonne volonté de la part du chef de la junte, des observateurs relèvent tout de même le talon d’Achille du nouveau maitre de la Guinée. Il est souvent enclin à se conformer aux clameurs publiques sur les réseaux sociaux – et vite fait, il réagit. Cette façon de faire n’a d’égale qu’aux actions d’un certain Moussa Dadis Camara, qui pouvait réagir par claquement de doigts.
Nous avons appris dans la nuit de samedi à dimanche, 6 novembre 2021, l’expulsion forcée sans aucune forme de droits, des anciens dignitaires du régime Alpha Condé dans leurs résidences respectives. Certains seraient même sommés (sans délai) de quitter les lieux. A cela s’ajoute le gel de leurs comptes bancaires sans résultat d’un quelconque audit ou de justice. La dynamique de conduite de la transition est désormais mortifère à l’encontre des proches du président Alpha Condé. Il s’agit des affres que personne ne peut souhaiter à l’humain.
Par Oumar Bérété