En Afrique, peu de partis politiques arrivent à survivre en l’absence de leurs leaders. Le président Ahmed Sékou Touré a presque disparu avec le PDG, même si les cendres de celui-ci sont chéries par quelque nostalgiques du premier régime, dont son fils Mohamed Touré, présentement, prisonnier aux Etats-Unis.
Lansana Conté est aussi parti avec les capacités financières du PUP, créé à la faveur du multipartisme en Guinée, dont le reste du parti est aujourd’hui dirigé par une si petite phalange, des nostalgiques de ce grand soldat. C’est donc pour dire que la démocratie n’a jamais vu le jour en Guinée. Le RPG dont il s’agit à présent, a une histoire de lutte de plus de trente ans, avant que son leader emblématique ne sorte de l’interstice pour mener son combat dans la lumière, après avoir passé tant d’années de lutte dans la clandestinité. Le RPG a presque mené un combat générationnel vieux de deux décades. Son leader Alpha Condé a su jalousement forger les militants à son idéal.
Le coup d’Etat du 5 septembre 2021, constituerait donc comme une épreuve répétitive pour le RPG, dont le leader fut brusquement renversé par un groupe de militaires. Alpha Condé qui fut d’ailleurs le communiste endurci à une époque si lointaine, semble avoir vécu antérieurement les affres des régimes totalitaires, de Sékou Touré, à Lansana Conté, malgré de multiples imprécations, prononcées à son égard pour qu’il échoue dans sa démarche, mais le Docteur en droit n’a jamais fléchi. C’est ce caractère endurant que ses militants retiennent de lui. Comme quelqu’un qui peut affronter tous les défis et à tout moment. C’est même cet argument péremptoire que les militants du RPG brandissent devant leurs adversaires ; une façon de dire qu’ils ont beaucoup subi dans la conquête du pouvoir.
Aujourd’hui, les cadres de ce parti déchu, à coups de jurons, sont menacés de ne pas s’émouvoir comme d’habitude. La République de la délation en train de gagner le navire du CNRD et influencerait celui-ci dans sa manière de faire les choses. Les anciens dignitaires du régime déchu font aussi l’objet à des règlements de comptes que certainement la junte prend en compte pour poser des actes. C’est ce qui fait dire à certains observateurs que la transition risque de gripper à l’avenir si la justice ne se définit pas en boussole.
Saran Mady Kaba