OPINION – L’on a désormais en tête cette propension à admettre que le professeur Alpha Condé est un grand maître en politique. Ses dix ans au pouvoir ont démontré sa capacité à rouler ses opposants dans la farine, qui, au vu de l’avis de certains observateurs, n’existent aujourd’hui que dans la presse. Le voilà donc entamer son troisième mandat dans la relative tranquillité – après que le pays soit doté d’une nouvelle Constitution en 2020. Tout cela est rendu possible grâce à l’armature de sa formation politique et du soutien des disparates cadres issus de toutes les contrées de la Guinée, qui l’aident à accomplir sa vision pour la Guinée. Son opposition a peu de force pour se remobiliser après la tenue du scrutin du 18 octobre 2020 ; elle serait privée également de ses bras valides et de ses pitres qui jouaient les hérauts dans la presse contre un pouvoir qui n’entend pas laisser le trône.
Du FNDC à l’ANAD, le pouvoir a tout démantelé
L’entité politique et civile (FNDC) – qui s’est coalisée contre le projet de la nouvelle Constitution aboutissant au 3e mandat d’Alpha Condé – a vite courbé l’échine, ses membres ont vendu du rêve à certains Guinéens dans l’espoir que le pouvoir basculera sitôt après les échéances électorales. Mais cela n’a été que du règne de l’émotion favorisant la violence gratuite. Parce que le pouvoir a fini par doter la Guinée d’une nouvelle Constitution, en remettant les compteurs à zéro pour ce qui concerne la candidature du professeur Alpha Condé. Aujourd’hui, l’opposition n’existe que dans la presse – et elle a su attirer l’opinion publique internationale contre l’embastillement de ses militants. Certains organismes de droits de l’homme comme Amnesty International n’ont pas manqué d’écrire tout en noir la situation de la démocratie et de l’état de violations de droits de l’homme en Guinée.
L’autre coalition s’agissant de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD), instrument de soutien politique aux mains de Cellou Dalein Diallo, s’est vite dégonflée. Le pouvoir a mis les bâtons dans les roues. Ses membres ont été vite mis au pas ; le pouvoir ne donne plus même une seconde à l’opposition de s’organiser et de respirer. Car le rythme imposé à l’opposition est infernal ; son chef Cellou serait dans une sorte de prison à ciel ouvert. La tentative création d’une nouvelle coalition s’est encore s’estomper. À propos, lire ci-dessous la réaction de Lansana Kouyaté, président du PEDN.
[J’ai effectivement pris part, il y a des semaines, à des échanges par le biais de la partie société civile du FNDC en vue d’un rapprochement entre l’ANAD et le FNDC. Pour le PEDN, les discussions sont closes ; aucune entente n’ayant été possible. Le PEDN n’a qu’un seul objectif, c’est le renforcement de ses structures.]
Par Malick Diawara