La Guinée est loin de sortir du bourbier du populisme politique. Autant les réseaux sociaux amplifient la vague populiste à caractère ethnique et ont créé un effet multiplicateur de la haine communautaire. L’État guinéen a dans ces derniers temps, baissé la garde dans l’instauration d’un État stable face à une opposition qui constitue le poil à gratter contre l’unité nationale.
L’élection présidentielle du 18 octobre 2020, dont les résultats sont en faveur du président Alpha Condé, risque toutefois d’être la mort de peur si l’État reste les bras croisés face à la montée des violences injustifiées.
Le principal opposant à Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo, a joué le rôle dévolu à la CENI [institution en charge de l’organisation des élections], en s’autoproclamant « vainqueur » au sortir de l’élection du 18 octobre dernier. Un acte qui a mis une partie de Conakry et certaines villes du pays dans la merde. Faisant des morts et des dégâts matériels importants. Les missions d’observation à cette élection ont aussitôt condamné l’attitude du président de l’UFDG. Au même moment, faut-il rappeler, les crétins des Alpes continuent à menacer le vivre-ensemble.
Au sortir de cette élection présidentielle du 18 octobre 2020, nombreux Guinéens ne veulent plus que le pays ressemble comme deux gouttes d’eau dans le même récipient. L’État doit renforcer le ressentiment national contre les actes d’incivisme et des actions subversives. La presse doit parler à cœur ouvert sans préjugé et de jurer ses grands « dieux » pour renforcer le tissu social.
L’élection du 18 octobre est maintenant derrière nous. Ceux qui ont misé sur le mauvais cheval in extremis pour créer le chaos ne doivent plus avoir les yeux dans la poche. Appelons le perdant à l’élection à se racheter dans la perspective d’une nouvelle échéance électorale. Car notre démocratie ne doit plus générer la fabrique du populisme.
Moussa Diabaté, Journaliste