Au retour de la mission de haut niveau de la Cédeao en Guinée, comprenant le président Ivoirien Alassane Ouattara et celui du Ghana, Nana Akufo-Addo – qui ont échangé avec les putschistes, ce vendredi 17 septembre 2021, sur les recommandations issues de la Conférence des chefs d’Etat de la Cédeao du 16 septembre 2021 à Accra, dont l’ordre du jour était le coup d’Etat intervenu en Guinée et celui du Mali.
Des sanctions ciblées ont découlé de cette réunion contre les membres de la junte et leurs familles, y compris le gel de leurs avoirs (…). Officiellement, la junte n’a fait aucun communiqué pour faire le point de la visite des deux chefs d’Etat en Guinée, qui ne sont pas des moindres, dont un est président en exercice de la Cédeao. « Cela est un mauvais signal pour la Guinée », a estimé un diplomate, avant d’ajouter que « si rien n’a été communiqué par la junte comme contenu du déplacement de deux chefs d’Etat, cela explique la difficulté dans laquelle la junte est confrontée par rapport au cas Alpha Condé. »
A l’analyse, l’on peut d’ores et déjà affirmer que la junte commence très mal sa communication qui ne se repose sur aucune transparence. Si elle déclare à la face du monde sa volonté qu’Alpha Condé reste en Guinée et que tout lui soit assuré, par ailleurs, des sources diplomatiques contredisent cette thèse, » que le président déchu a décidé de rester en Guinée, dans sa résidence privée et que le principe est acquis ».
La situation ressemble à une braise ardente pour la junte, au-delà de ses soutiens de circonstance, dont en grande partie, issus de l’opposition au régime Alpha Condé. Le président déchu semble donner aux militaires putschistes une équation très difficile à résoudre. Parce que le maintenir en Guinée serait une source de tension et qui peut même nourrir des velléités de déstabilisation. C’est l’avis de certains citoyens. Il serait aussi fou de ne pas reconnaître qu’Alpha Condé a des soutiens un peu partout au pays, de N’zérékoré à Conakry, et que ses partisans ne seraient pas prêts à digérer son départ forcé du pouvoir.
L’autre possible danger qui menacerait la Guinée, est que le chef de la junte, Mamady Doumbouya, n’est pas issu auparavant de l’armée régulière. Il y a des opinions qui s’interrogent de voir comment les élites de l’armée guinéennes seront amenées à s’arranger derrière un ancien légionnaire français, donc un corps étranger à la différence d’un militaire intégré comme par exemple Moussa Dadis Camara ou Sékouba Konaté. La Guinée serait vraiment au bord des scénarios possibles !
Par Makoura pour www.alerteur.com