On peut imaginer qu’elle a été prise au dépourvu quant à la nouvelle du coup d’État, intervenu le 5 septembre 2021, renversant Alpha Condé. L’opposition guinéenne, dont la substance repose essentiellement sur Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, Ousmane Kaba, Lansana Kouyaté, semble ne pas s’unir face aux putschistes en vue d’une transition rapide.
Personne parmi cette classe politique n’a suivi la voie de la Cédéao indiquant aux militaires que six (6) mois suffisent pour organiser la transition dans l’unique but de transférer le pouvoir aux civils, à travers des élections libres et transparentes.
Les putschistes, eux envisagent de réécrire la Constitution, promettent de ne pas recycler, martèlent aussi de ne pas reprendre les erreurs du passé. Les observateurs sont face à l’inconnu. Parce que les discours des putschistes n’entrent pas en ligne de compte dans la traditionnelle démarche d’une vraie transition. Même le cas malien a plus de lisibilité que celui de la Guinée, une transition conduite par Colonel Mamadi Doumbouya.
Personne ne sait pour l’instant que visent les militaires putschistes. Ont-ils pris le pouvoir pour se sauver ? -, autant de questions dont leurs actes mettent davantage l’opinion publique dans la confusion. L’on a peut-être vite applaudi, parce qu’Alpha Condé était « l’unique obstacle », dirait-on. Que Dieu évite aux Guinéens de ne pas porter un autre fardeau comme celui de 2008, avec Moussa Dadis Camara, qui a fini par se terminer dans le sang.
Cellou Dalein Diallo, semble avoir compris l’orientation des militaires. Il souhaite qu’on « ramène la Constitution de 2010, mais qu’elle soit adoptée par voie référendaire ». Son choix consisterait à réduire le timing de la transition au lieu de réécrire une nouvelle Loi fondamentale qui va prendre du temps. Mais à part lui, aucun politique ne semble comprendre les stratagèmes des putschistes. Des « petits » partis politiques viseraient leurs intérêts, en lieu et place de la bonne démarche. Ils sont d’ailleurs nombreux, ceux qui souhaitent que les putschistes doivent prendre leur temps pour bien assainir. La transition qui vient de s’annoncer en Guinée a presque la tête d’une hydre.
Par Makoura pour www.alerteur.com