L’histoire peut se révéler aussi sidérante. En Guinée, il y a quelque temps, le sujet portant sur la nouvelle Constitution pour le compte de la quatrième République avait donné du travail aux opinions plurielles. Les opposants, eux, étaient arc-boutés seulement au sempiternel reproche contre le régime Alpha Condé de ne pas instaurer le pouvoir à vie, comme c’est le cas dans de nombreux pays africains. Mais au fil du temps, les ardeurs se sont calmées toutes seules. Le régime Alpha Condé a su essuyer tous les coups de ses adversaires au point d’amener la communauté internationale et la CEDEAO à rebrousser chemin de s’intéresser au processus d’élections en Guinée.
L’on se souvient quand l’organisation sous régionale (Cedeao) a envoyé ses experts en Guinée dans le but d’aider la commission électorale nationale indépendante (CENI) d’extirper du fichier électoral les électeurs problématiques. Cette perche tendue à la Guinée a permis au pays et au régime Alpha Condé de renaître de ses cendres. Conséquence : c’est que la Guinée s’est dotée bel et bien d’une nouvelle Constitution, et tenir en même temps les élections législatives sans les figures majeures de l’opposition.
L’essentiel de l’opposition guinéenne est aujourd’hui sans voix significative pour amener le pouvoir à faire le geste d’apaisement. L’ex-chef de file de l’opposition, en l’occurrence Cellou Dalein Diallo, continue de revendiquer sa victoire à lui seul, issue, dit-il, du scrutin présidentiel du 18 octobre 2020. L’opinion est quand même témoin des violences inouïes survenues après l’auto-proclamation du président de l’UFDG comme président élu de la Guinée. Il s’agit d’une situation qui a certes radicalisé le pouvoir au point même d’embastiller les grandes voix discordantes de l’opposition – qui continuent toujours de séjourner derrière les barreaux.
Sortie de crise politique entre les mains de Cellou…
Aujourd’hui, une seule chose reste proche de la vérité. Pour l’avis des observateurs. Si Cellou Dalein Diallo parvenait à reconnaître l’élection d’Alpha Condé concernant le scrutin du 18 octobre 2020, il bénéficierait certainement de gestes forts de la part du pouvoir. Non seulement de diligenter auprès de la justice les dossiers des prisonniers politiques détenus, mais aussi l’opportunité de gracier s’il y a, des personnes antérieurement jugées pour des faits liés à la crise postélectorale.
Pour corroborer tout cela, la réalité est que Cellou Dalein Diallo reste dans une grande prison à ciel ouvert, ayant la liberté de se promener à l’intérieur du pays, mais jamais celle de s’envoler en dehors de la Guinée. Lui et ses lieutenants passent donc sous les fourches caudines du pouvoir d’Alpha Condé.
Par Makoura