A quoi bon de marteler qu’aller en prison devrait être une exception. En Guinée, la légalité et le non-droit sont le sport favori de certains hommes politiques en voulant diminuer tout simplement leurs adversaires.
Le professeur Alpha Condé a connu les affres d’un coup d’Etat alors qu’il venait d’être réélu pour un troisième mandat. Son opposition a eu le toupet d’applaudir des deux mains ce coup de force sans réfléchir de ce qui sera le lendemain. Les militaires, eux ont profité de leur affrontement qui a laissé place à la division du peuple.
Ceux qui ont pris le pouvoir le 5 septembre 2021, semblent réunir la synthèse des problématiques. Ils parlent de la refondation de l’Etat. Un concept dont les contours sont jusque-là mal compris par certains citoyens. Le doigt accusateur est porté contre les membres du pouvoir déchu. Toute chose qui médite une certaine partialité dans la démarche. Puisque le mal de la Guinée ne peut pas se résumer seulement à la seule gouvernance d’Alpha Condé.
Les victimes de camp boiro pleurent toujours leurs parents. Celles du 5 juillet 1985 font silence. Actuellement, les projecteurs sont braqués sur le jugement du 28 septembre 2009, s’agissant les massacres qui ont lieu ce jour-là. Le mal guinéen est profond. Et ne peut se résumer à soulever des exceptions.
Pour nombre de citoyens, le CNRD allait réaffirmer le verrou constitutionnel concernant la limite de mandat pour deux ans non renouvelables, et éviter de faire une pierre deux coups. Mais on a l’impression d’être dans une gouvernance dont les institutions sont élues. A cette allure, l’idée de grand remplacement n’est pas exclue qu’on colle aux militaires de vouloir éliminer des adversaires gênants de la course.
Avec cette ribambelle de convocations contre des leaders politiques, nombre d’observateurs n’hésitent pas de dire que la transition s’accélère au forceps qui risque de faire couler beaucoup d’encre et de salives.
Par Dian Bah
*Libre Opinion