Accra, 17 août 2023 – Les chefs d’état-major des pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont réunis pour discuter de la planification d’une éventuelle intervention militaire au Niger. C’est la deuxième rencontre du genre en 10 jours, après que les chefs d’État de la CEDEAO ont donné leur feu vert à une opération visant à restaurer l’ordre constitutionnel dans ce pays dirigé par une junte militaire depuis février 2021.
Les débats ont montré la détermination des dirigeants ouest-africains à passer à l’action le plus rapidement possible. « Nous allons accomplir notre tâche dans un chronogramme raisonnable », a déclaré le chef d’état-major ghanéen. La force en attente de la CEDEAO aurait déjà les effectifs nécessaires et ses propres ressources pour mener à bien cette mission.
Cependant, plusieurs pays se sont abstenus d’envoyer leurs chefs militaires à cette réunion, dont le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, le Niger, le Burkina Faso, la Guinée et le Mali, illustrant les fractures au sein de l’organisation régionale sur le recours à la force.
Les intervenants ont justifié le choix d’une intervention armée en rappelant le passé « couronné de succès » des opérations de la force en attente de la CEDEAO. Ils ont aussi souligné l’urgence de la situation. « Si cette junte reste au pouvoir, plus personne en Afrique de l’Ouest n’est en sécurité », a martelé le ministre ghanéen de la Défense.
La CEDEAO semble donc décidée à lancer dans les prochaines semaines une offensive pour chasser les militaires du pouvoir à Niamey. Mais elle devra surmonter les réticences en interne et s’assurer du soutien de ses partenaires internationaux pour mener à bien cette opération inédite et à haut risque.
Ibou Barry avec crédit image RFI