Ce 1er septembre 2023, les sociétés minières opérant en Guinée doivent rapatrier au moins 50% de leurs recettes d’exportation dans le pays, une mesure prévue par le Code minier mais jamais appliquée jusqu’à présent. Les autorités espèrent ainsi renforcer leur monnaie et l’économie nationale.
Cette mesure, qui figurait déjà dans le Code minier guinéen mais n’était pas mise en œuvre, est entrée en vigueur à la date butoir du 1er septembre fixée par les nouvelles autorités. Les sociétés minières opérant dans le pays sont donc désormais obligées de rapatrier au moins 50% de leurs recettes d’exportation.
Selon des experts, des millions d’euros échappaient jusqu’à présent à la banque centrale guinéenne. « La gestion du secteur minier n’a pas permis à la Guinée d’appliquer cette loi », déplore Alhassane Makanéra Kaké, spécialiste des finances publiques.
La Guinée regorge de richesses minières comme la bauxite, l’or, le fer ou les diamants, dont l’exportation ne profitait pas assez à l’économie nationale selon les autorités. Stocker les devises issues de ces exportations à la banque centrale permettra de renforcer la monnaie guinéenne, et offrira un levier à l’État pour agir sur l’inflation.
Des discussions ont eu lieu en août entre l’État et les sociétés minières. Dans un premier temps, 50% des recettes d’exportation sont exigées, avec un objectif de 100% à terme. Les produits miniers représentent 90% des exportations de la Guinée.
Cette mesure vise à renforcer l’économie guinéenne, mais son application effective reste à confirmer dans les prochains mois.
Ibou Barry avec RFI