Depuis la chute du régime Alpha Condé en septembre 2021, la Guinée est en transition politique. Dans ce contexte, Lansana Kouyaté, leader du Parti de l’Espoir pour le Développement National (PEDN), semble être en position de force pour briguer le pouvoir. Pourtant, son parcours politique est semé d’embûches et de choix controversés concernant son échec avéré lors des élections.
Lansana Kouyaté est un diplomate de formation, connu pour ses qualités, son savoir-faire et ses relations internationales. Mais en politique, cela ne suffit pas. Le leader du PEDN doit se résoudre à mieux s’implanter pour une longue durée, comme l’a fait Sidya Touré avec son parti l’Union des forces républicaines (UFR), créé il y a plus de vingt ans.
Durant les deux mandats d’Alpha Condé, Lansana Kouyaté a boycotté le paysage politique guinéen. Il était un pourfendeur avéré du régime en place, mais certains le considèrent comme un visionnaire.
En effet, il avait également soutenu le président Moussa Dadis Camara, aux côtés de ce dernier contre les forces vives de la nation. Mais la suite est connue : après le temps de Dadis Camara, Kouyaté s’est vu obligé de rejoindre soit Alpha Condé, soit Cellou Dalein Diallo dans un contexte de dualité politique tendue.
Dans le paysage politique guinéen actuel, il est presque impossible qu’un candidat puisse émerger gagnant en dehors des deux grandes formations politiques que sont le RPG ARC-EN-CIEL et l’UFDG, ainsi que la troisième option celle notamment du parti de Sidya Touré.
C’est pourquoi, selon certains observateurs, Lansana Kouyaté a tout intérêt à chérir la junte actuelle sachant opportunément qu’Alpha Condé est renversé, Cellou et Sidya en situation d’exil. Dans cette optique, sans les trois formations politiques, c’est un boulevard libre que Lansana Kouyaté sera appelé à marcher sans obstacle majeur.
Pourtant, rien n’est encore gagné pour le leader du PEDN. Les militaires, qui sont actuellement au pouvoir en Guinée, pourraient avoir d’autres options plus efficaces allant pour un changement de génération. De plus, un retour des leaders des grandes formations politiques est toujours possible, ce qui pourrait remettre en cause la position de force actuelle de Kouyaté.
Par Bakary Bamba
*Opinion