Le propos du ministre des Hydrocarbures, Zakaria Coulibaly peut paraître comme une réponse voilée à l’endroit de Dr Ousmane Kaba, qui avait soutenu récemment que l’Etat guinéen ne subventionne pas le carburant. Sa version avait tendance à être popularisée dans certaines opinions. Mais le ministre Zakaria Coulibaly est revenu à la charge, ce jeudi 27 mai 2021, à l’occasion de l’émission phare de Djoma fm, « On refait le monde » en martelant que l’Etat guinéen subventionne le carburant.
« L’Etat subventionne le carburant dans notre pays. L’Etat à travers cette subvention constitue un manque à gagner. L’Etat perd beaucoup de l’argent en subventionnant le carburant. Quand l’Etat met en place un mécanisme sur l’achat pour le client, si par exemple, on doit revendre un litre à 12 mille fg mais vu que l’Etat subventionne, le client vient acheter à 9 mille fg du coup l’Etat perd 2 mille fg et le client les empoche », a-t-il souligné jeudi le ministre des Hydrocarbures, et alors que l’économiste Dr Ousmane Kaba avait récemment tenu en haleine l’attention de nombreux citoyens affirmant que l’Etat guinéen depuis toujours ne subventionne pas le carburant.
Le ministre Zakaria Coulibay de renchérir :« C’est une perte de plus d’un milliard de francs guinéens par mois. Les taxes qui sont autorisées sont les taxes autorisées par l’Assemblée nationale au cours de l’année. Je pense qu’il faut alléger la perte de l’argent de l’Etat. Quand on subventionne le carburant ne veut pas dire enrichir ceux qui sont riches et appauvrir ce qui sont pauvres, mais plutôt pour permettre à d’autres plus grands revenus d’être libres dans ces activités comme les industries. C’est un mécanisme qui ne permet pas à l’Etat d’encaisser de l’argent pour que la population en bénéficie dans divers secteurs : l’éducation de qualité, avoir des routes de qualité, permettre aux PME d’évoluer. Il y a plusieurs facteurs qui entre dans cette subvention du carburant, dont la taxe portuaire. En avril 2020, le baril était vendu à 25 dollars mais aujourd’hui c’est dans les environs de 60 dollars, vous-même, vous allez constater que ça ne peut pas aller. Nous, on n’a pas une monnaie de change en Guinée et dans les pays européens on peut faire d’échange de 5 euro mais depuis 2018 jusqu’à avril 2020 la flexibilité est respectée. Dans la sous-région ouest-africaine on vend plus bas le carburant que le Sénégal ou la Côte d’Ivoire qui sont à environ 12 mille fg. Et cela favorise la contrebande dans les différentes frontières… ».
Pour rappel, les citoyens connaissent une cherté des produits depuis des mois due à la pandémie de coronavirus et surtout liée aussi à la fermeture prolongée des frontières de la Guinée vis-à-vis de certains pays voisins.
Par Talibé Bah