Le débat relatif à une prolongation du mandat présidentiel s’envenime dans certains pays africains. En toile de fond : la réélection de certains présidents est d’actualité en cette année 2020, notamment, en Guinée, Côte d’Ivoire et le Sénégal où les acteurs de la société civile doutent de l’intention du président Macky Sall de briquer un 3e mandat.
Au-delà de ce contexte préoccupant dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest, Paris, sous la direction d’Emmanuel Macron, [aiderait en priorité] ses amis et abandonne d’autres ; c’est le cas du président déchu du Mali, Ibrahim Boubacar Keita [IBK], délogé par un putsch militaire.
La Guinée de Sékou Touré, qui est historiquement la [bête noire] de la France, veut s’affranchir du principe relatif à la limitation du mandat présidentiel. Le président Alpha Condé au pouvoir depuis 2010, a été plébiscité récemment par son Parti de se porter candidat pour un premier mandat de la quatrième République. Cette option s’est heurtée au départ à des manifestations portées par le Front national pour la défense de la Constitution [FNDC] qui en pratique, serait en situation de perdre le combat – la nouvelle Constitution à laquelle il était contre, est, en effet, adoptée lors du référendum du 22 mars 2020.
Toujours est-il que la France voit l’évolution de la situation guinéenne sous un autre regard. La position antérieurement prise par le ministre français des Affaires étrangères devant une commission du Parlement de son pays, en dit long. Il ressort que Jean-Yves Le Drian, est contre le changement de la Constitution, et sa position est celle de la France.
Par contre, en Côte d’Ivoire, où le président Alassane Ouattara est décidément engagé à s’octroyer le 3e mandat sans faute, la France reste prudente en matière de condamnation de principe contre cette option du président ivoirien. Celui-ci est même attendu à Paris fin août 2020, afin, selon des sources, régler les derniers paramètres pour son maintien au pouvoir.