Dans une interview accordée à Mosaiqueguinee.com, Aboubacar Soumah, un homme politique exilé poursuivi par les nouvelles autorités, critique vivement la junte au pouvoir pour sa politique de musellement de la presse en cours et les restrictions imposées aux réseaux sociaux, constatées par les utilisateurs.
Selon Aboubacar Soumah, toute classe sociale qui ose exprimer des opinions favorables à une transition politique de courte durée est menacée en Guinée. Il dénonce également les tentatives de museler la presse, qui est l’un des piliers du pouvoir, par les militaires au pouvoir. Les réseaux de certaines radios sont sabotés, les sites d’informations sont inaccessibles et des journalistes sont convoqués, ce qui représente un danger pour la gestion publique du pays.
L’homme politique exhorte les Guinéens, en particulier ceux issus de la classe politique, à affiner leurs stratégies afin de sauver le pays des mains de ceux qui n’ont pas la volonté de favoriser l’unité et la paix. Il appelle la classe politique, les médias, la société civile et tous ceux qui pensent que le pays est en danger à se rassembler pour sauver le pays, faute de quoi le pays risque de sombrer dans le chaos.
Aboubacar Soumah met en garde contre la situation actuelle où différents groupes sont attaqués tour à tour par les militaires au pouvoir. « ]Hier, ce sont les partis politiques, dont le sien, qui étaient visés, aujourd’hui c’est la société civile et la presse, et demain ce pourraient être les enseignants ou d’autres groupes », déclare-t-il, et de lancer un appel patriotique aux Guinéens pour qu’ils se donnent la main pacifiquement et prouvent au Comité national du rassemblement et du développement (CNRD) que le pays ne peut pas appartenir à un seul groupe d’hommes.
Par Fadima Mara