INTERVIEW – Pour accompagner le Gouvernement Guinéen dans la riposte contre la covid-19, l’ONG CECIDE a initié le projet intitulé: les Entreprises de Sécurité Privée dans la réponse contre la Covid19 en République de Guinée. L’assistance technique et financière de son partenaire DCAF (Centre pour la gouvernance du secteur de la sécurité) a permis l’organisation d’un atelier de deux jours qui ont permis à la fois aux participants de la sécurité privée et publique de s’approprier des notions basiques relatives au renforcement des mesures barrières. Pour lier l’utile à l’agréable, notre rédaction a interrogé monsieur Moussa NIMAGA, coordinateur dudit projet dans le but d’informer le public sur l’intérêt de cette session de formation.
Bonjour monsieur NIMAGA.
C’est quoi l’idée de ce projet relatif à la formation des entreprises privés et des agents de sécurité publique dans la riposte contre la covid-19?
Moussa Nimaga: Bonjour, l’idée de ce projet vise à outiller une des catégories de la population, la plus exposée d’une part, mais aussi les aider à mieux accomplir leur mission de faire appliquer les gestes barrières et toutes les autres mesures prises dans le cadre de la riposte contre COVID-19.
Pouvez-vous définir le public-cible qui doit bénéficier de cette formation contre la covid-19?
Moussa Nimaga: Il s’agit des agents issus des entreprises nationales de sécurité privée et ceux issus de la sécurité publique relevant du Ministère de la sécurité et de la protection civile. Ce sont ces deux entités qui guident les citoyens dans l’application des mesures barrières. C’est pourquoi il faut qu’elles aient des connaissances essentielles sur les comportements à adopter et les messages clés à véhiculer dans le respect des droits fondamentaux des citoyens.
Comment vous avez été accueillis par les entreprises de sécurité privée ?
Moussa Nimaga : Vous savez en 2019 notre ONG, le CECIDE, en partenariat avec l’Observatoire sur la Gouvernance de la Sécurité privée en Afrique et le DCAF, ont réalisé une étude dénommée « Analyse Prospective du Secteur de la Sécurité Privée en Guinée ». L’administration publique et les patrons des entreprises de sécurité privée ont joué un rôle majeur ayant permis l’obtention de beaucoup d’informations. Depuis, les patrons des entreprises de sécurité privée travaillent étroitement avec l’équipe technique du CECIDE sur diverses problématiques soulevées au cours de cette étude. Une équipe technique dévouée est en place au CECIDE. Elle est pilotée par mon adjoint Mamady Aminata KEITA. C’est un secteur qui se sentait abandonné. Les actions que nous menons avec eux réveillent les consciences et leur donnent espoir pour le futur. C’est pourquoi, ces patrons d’entreprises et leurs agents sont très fiers de l’accompagnement que nous leur apportons et surtout notre volonté de travailler sur les textes de lois avec le Ministère Guinéen de la Sécurité et l’expertise du DCAF afin d’adapter les textes fondamentaux de leur activité à l’actualité et à la réalité de la sous-région et celle du monde entier.
Nous estimons être dans une bonne dynamique qui va beaucoup profiter à note pays, car n’oublions pas qu’aujourd’hui ces entreprises privées créent assez d’emplois, utilisent beaucoup de jeunes en situation de chômage et font énormément de tâches pour leurs clients. Elles ont besoin d’être accompagnées afin que leurs clients, les patrons et les agents obtiennent la confiance nécessaire vis-à-vis de l’Etat et soient chacun mis devant leurs responsabilités.
Quels étaient les objectifs de cette formation?
Moussa Nimaga: Les objectifs de cet atelier de formation visaient d’une part à améliorer les connaissances des agents de sécurité privée et ceux des forces de sécurité publique sur la maladie à COVID-19, l’application correcte des gestes barrières, la prise en compte des droits de l’Homme, l’application des mesures de riposte et l’accomplissement de leurs tâches au quotidien, le rôle des agents en période de crise sanitaire ; et d’autre part, renforcer la coopération entre la sécurité publique et privée, outiller les agents sur les messages clés en vue d’une future restitution à ceux qui n’ont pas eu la chance de participer à la formation.
Quels sont les principaux thèmes développés?
Moussa Nimaga: la prévention et contrôle de l’infection (PCI) pour le nouveau Coronavirus (COVID-19), rôle des agents de sécurité publique et privée en période de pandémie ‘’cas du COVID-19’’, conseil au grand publics, droits de l’homme: Risques de violation du droit du travail, de conduite non professionnelle et de violations des droits de l’Homme.
vous vous attendez à quels resultats à la fin de cet atelier et quelle va être la suite?
Moussa Nimaga : 30 agents de sécurité privée issus de 30 ESP (Entreprises de Sécurité Privée) et 16 agents des forces de sécurité publique sont informés entre autres sur la covid-19; le respect des droits de l’Homme ; le rôle des agents de sécurité en période de crise sanitaire ; la coopération entre la sécurité publique et privée est renforcée ; les agents ayant acquis de nouvelles connaissances leur permettant de transmettre les messages clés utilisés dans la lutte contre cette maladie. Pour la suite, une campagne médiatique sera lancée dans les prochains jours avec la diffusion des messages clés (video et audio).
Quid de l’accompagnement du Ministère de la Sécurité et de la protection auprès du CECIDE dans le cadre de cette riposte contre la covid-19?
Moussa Nimaga : Nous sommes très contents de l’attitude du Ministère de la sécurité et de la protection civile dans la préparation de cet atelier. Aucun de nos courriers n’a souffert d’un retard quelconque, ils ont tous été diligentés. Et puis, les services techniques se sont mis à notre entière disposition. Ils nous ont orienté vers les techniciens de la maison.
C’est pourquoi d’ailleurs je profite de l’occasion que vous m’offrez de remercier son premier responsable le Ministre Albert Damantang CAMARA pour son soutien constant, à travers lui son conseiller principal (Fodé Chapo Touré), son conseiller juridique, les différents responsables de la Direction Centrale de la sécurité publique, la Direction des services de santé de la police et protection civile, les membres du Comité sectoriel de la police et les anonymes.
Ce que vous ne savez peut être pas, c’est que le ministre Damantang fait partie de l’expertise locale ayant travaillé avec celle des Nations Unies, de l’Union Africaine et de la CEDEAO sur le diagnostic du secteur de défense et sécurité de la Guinée, sous l’égide du feu Général Lamine CISSE du Sénégal. Il a donc une idée claire des différents segments du secteur de défense et de la sécurité de notre pays. Le CECIDE était là avec le Comité Civilo-militaire et d’autres organisations de la société civile.
La chance que le CECIDE a, est qu’il est l’une des rares organisations de la place qui travaille beaucoup sur les questions de sécurité. Nous faisons partie des ONG qui se sont beaucoup investies pour la réforme du secteur de défense et de sécurité de notre pays. Nous en sommes très fiers, car nous savons d’où nous venons.
Propos recueillis par Moussa Diabaté