Le ministre guinéen de la Justice, Alphonse Charles Wright, était l’invité de l’émission Mirador sur Fim FM ce lundi 21 août 2023. Interrogé sur la grogne des magistrats guinéens après ses décisions controversées, le Garde des Sceaux est resté ferme.
« Tout magistrat qui arrêtera (ses activités) sera considéré comme celui qui a abandonné son poste et on en tirera toutes les conséquences. Pour le moment, les magistrats continuent à vaquer à leurs obligations puisqu’ils savent qu’on ne peut pas réclamer la légalité dans l’illégalité », a-t-il déclaré.
Concernant sa décision de suspendre deux magistrats de Labé, à l’origine de la colère de la profession, Charles Wright n’entend pas faire machine arrière. « Je ne rapporterai aucun arrêté. Il faut que cela soit compris dans la tête de tout le monde. L’arrêté a été pris dans la légalité. J’ai saisi le Conseil supérieur de la magistrature, j’ai du respect pour ses membres, ils prendront les décisions qu’ils souhaitent », a-t-il affirmé.
Pour justifier sa décision, le ministre a invoqué l’article 38 du statut des magistrats qui, selon lui, l’autorise à suspendre tout magistrat. Il a rejeté l’argument d’une ingérence dans le processus judiciaire. « La décision a été rendue le 25 juillet. Cela veut dire que durant tout le processus du jugement, le ministre n’était même pas au courant », a-t-il répliqué.
Alphonse Charles Wright semble donc déterminé à maintenir le bras de fer engagé avec la magistrature guinéenne. La suite des événements dira qui aura le dernier mot dans ce dossier sensible pour l’État de droit en Guinée.
Par Ibou Barry