Faire la politique en Afrique peut s’expliquer qu’on veut se couvrir d’une certaine manière. Et cela est un secret de polichinelle. Invitée dans l’émission ‘’Mirador’’ de la radio Fim Fm, ce mercredi 31 mars 2021, la présidente du Parti des écologistes de Guinée, Marie-Madeleine Dioubaté, est intervenue pour insinuer ‘’l’agissement du régime d’Alpha Condé’’ qui consisterait à l’arrêter une fois en Guinée. Sans étayer davantage ses affirmations, l’opposante se lâche lousse, selon son informateur, dit-elle, ‘’qui la conseille de ne pas se rendre en Guinée pour enterrer son père au risque notamment de se voir arrêter par les autorités’’. Mais au-delà de cette accusation, l’opposante s’emmêle les pinceaux, elle semble lier tout cela à une histoire du diamant derrière laquelle une plainte l’attend en Guinée.
‘’Mon père est décédé le 30 avril de covid-19 ; en raison de covid, il n’a pas pu être enterré en Guinée, parce qu’il avait des restrictions à cette période et donc au mois de septembre, j’ai voulu faire enterrer mon père, parce que c’était sa volonté mais on ne l’a pas fait, on savait déjà qu’il allait avoir le problème en Guinée et que le président allait arrêter des opposants, donc j’ai eu des informations qui me disaient madame n’y allez surtout pas en Guinée, ce n’est pas le moment d’y aller, il faut attendre, laissez votre papa en paix en Europe, et le moment venu vous enterrez votre père en Guinée. Et ce sont les conseils que j’ai suivis. Je vois aujourd’hui que les opposants sont traqués et que les opposants sont arrêtés… », a-t-elle déclaré concernant sa crainte d’être arrêtée une fois en Guinée.
À entendre Marie-Madeleine Dioubaté au sujet du diamant dont elle donne la possibilité aux journalistes d’aller en profondeur, ressemble à un brin de volonté de sa part pour fouiller au fond l’hypothèse ‘’d’être arrêtée en Guinée’’.
Notre rédaction s’est amusée de revenir sur un de ses entretiens dans France Info, du 28 mai 2019, où elle affirme que ‘’c’est en voulant faire certifier la pierre qu’elle aurait été victime d’une escroquerie, le 23 mai 2019, dans un hôtel parisien’’. Depuis, à l’en croire, ‘’elle a porté plainte. La brigade de répression du banditisme de la police judiciaire de Paris a été rapidement chargée de l’enquête’’, précisent nos confrères.
Comment Marie-Madeleine Dioubaté a eu le diamant ?
Comme rapportent nos confrères de France Info, ‘’ à 52 ans, Marie-Madeleine Dioubaté vit une grande partie du temps à Paris. C’est là que des compatriotes sont venus lui remettre récemment le fameux diamant de 43 carats et demi, raconte-t-elle : « Je suis la propriétaire puisqu’ils me l’ont donné, ils m’ont fait un papier de donation ». Elle refuse que l’on puisse douter de sa bonne foi, ou que le diamant pourrait avoir une origine frauduleuse : « C’est vrai que les Occidentaux ont du mal à comprendre ça, mais il y a des gens qui ont vraiment envie de voir aujourd’hui une femme s’installer dans le fauteuil présidentiel. Ils pensent que j’ai besoin d’un petit coup de pouce, et ils pensent que je suis une femme honnête. »
Ce sont ses paroles. Et il convient de rappeler qu’une citoyenne guinéenne, Diéinabou Diallo, s’érige déjà en victime, porteuse d’une plainte contre Marie-Madeleine Dioubaté dans cette affaire du diamant volé. Mais au-delà des opérations de Com’ de son avocat et elle-même liant toute cette histoire à un possible agissement du régime d’Alpha Condé pour l’arrêter une fois en Guinée, cela représente aux yeux de certaines opinions comme une absurdité qui porte à confusion, et s’emmêle les pinceaux entre sa position politique et ses affaires privées.
Par Makoura