Mohamed MARA, un journaliste guinéen connu pour ses enquêtes sur les questions de corruption et de malversations dans l’administration publique, a été convoqué par la division des investigations criminelles de la police judiciaire pour répondre à des accusations de diffamation envers le ministre de la Justice Charles Wright.
Dans une réaction sur sa page Facebook suite à cette convocation, Mohamed MARA a exprimé son étonnement face à cette situation, affirmant que « demander des comptes, des explications sur les dépenses publiques est donc devenu carrément un crime en République de Guinée ! ».
Mohamed MARA est connu pour son engagement en faveur de la transparence et de la bonne gouvernance en Guinée, où la corruption reste un problème majeur. Ses enquêtes sur les détournements de fonds publics et les malversations dans l’administration publique ont souvent été critiquées par les autorités.
Cette convocation intervient dans un contexte de tensions politiques dans le pays entre les autorités de la transition et le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC).
Les organisations de défense de la liberté de la presse ont condamné cette convocation de Mohamed MARA et ses amis chroniqueurs de l’émission « grandes gueules » et ont appelé les autorités guinéennes à respecter la liberté de la presse et à permettre aux journalistes de travailler en toute sécurité et sans crainte de représailles.
Le cas de Mohamed MARA et Lamine Guirassy suscite également l’inquiétude des défenseurs des droits de l’homme, qui craignent que cette convocation ne soit qu’un prétexte pour museler la presse indépendante et étouffer toute critique envers les autorités.
En Guinée, la liberté de la presse est garantie par la Constitution, mais dans les faits, les journalistes indépendants font face à de nombreux obstacles dans l’exercice de leur travail.
Par Ives Conté