Malgré l’absence de la partie civile, le juge Alhassane Mabinty Camara a rejeté la demande de renvoi du ministère public, préférant exiger la comparution d’un nouveau témoin. Les révélations de Bangaly Sanoh, ancien directeur financier de la Sotelgui, ont apporté un éclairage inattendu sur l’affaire des 50 millions de dollars.
Lors de cette audience, la salle était en effervescence alors que les parties impliquées attendaient des éclaircissements sur l’affaire qui secoue le pays depuis des mois. Cependant, la partie civile était notablement absente, ce qui a incité le ministère public à solliciter un renvoi afin de pouvoir présenter son cas dans des conditions optimales. Malheureusement pour eux, le juge Alhassane Mabinty Camara a rejeté cette demande, déclarant que la comparution d’un nouveau témoin était nécessaire pour faire progresser l’affaire.
C’est à ce moment que Bangaly Sanoh, ancien directeur financier de la Sotelgui, est entré en scène pour témoigner. Sa version des faits a jeté une lumière nouvelle sur les événements entourant les 50 millions de dollars. Selon lui, il a été un fervent défenseur de ce projet et a travaillé au sein de la Sotelgui depuis 1999. Son expérience et sa connaissance de l’entreprise l’ont conduit à être nommé directeur financier en 2011, dans l’espoir de redresser la société en difficulté. Cependant, il a révélé que lors de la mise en place du prêt de 50 millions, il avait déjà été évincé de ses fonctions.
Il a expliqué qu’il avait participé à la signature de l’accord en mars 2012, mais qu’il avait ensuite été rétrogradé et chargé de l’audit interne de la Sotelgui. Selon ses dires, la mise en place du prêt s’est faite à son insu et il a été licencié peu de temps après. Il a affirmé avoir été impliqué dans les négociations du prêt, mais que la mise en place finale s’est produite après son départ de l’entreprise. Ces révélations ont suscité des interrogations quant à la responsabilité de l’ancien ministre dans cette affaire.
Malgré ce témoignage troublant, les avocats de Oyé Guilavogui ont une fois de plus plaidé en faveur de sa remise en liberté conditionnelle afin de pouvoir entamer la phase des réquisitions. Malheureusement pour eux, le juge a immédiatement rejeté leur demande, suscitant la frustration de la défense qui a menacé de boycotter la prochaine audience.
Par Fadima Mara