Au départ perçu comme un choix de compromis destiné à durer pour une période éphémère, le pronostic concernant Bernard Goumou s’est avéré être loin de la réalité. Les dirigeants de la transition ont découvert en lui un homme intègre et prêt à les aider à sortir de la crise agitée par les revendications politiques et de la CEDEAO, qui exigent le respect du délai de 24 mois, accepté par le colonel Mamadi Doumbouya, arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’État le 5 septembre 2021.
D’après de nombreux observateurs, l’ancien ministre du Commerce était initialement considéré comme un simple occupant temporaire, comme en témoigne son décret de nomination le désignant comme Premier ministre intérimaire le 16 juillet 2022. Cependant, un an plus tard, les perspectives ont changé, laissant entendre qu’il pourrait rester en poste plus longtemps que prévu. Cette assurance est justifiée par sa participation à de multiples inaugurations, démontrant sa droiture dans la conduite de la transition, qui éprouve des difficultés à s’adapter aux exigences de la CEDEAO.
Dans tous les cas, le Premier ministre Bernard Goumou inspire une réelle confiance quant à la possibilité qu’il demeure en fonction pendant une période prolongée. Le climat politique n’est pas des plus propices, notamment en raison des obstacles judiciaires auxquels font face certains poids lourds de la scène politique guinéenne, dont certains sont encore en prison, tandis que d’autres se lancent dans des aventures ambiguës.
Bernard Goumou semble être un autre favori du CNRD ( ?). Et affirmer qu’il quittera ses fonctions de sitôt serait dénué de lucidité.
Par Ahmed Sylla