Ce mercredi 19 mai 2021, le verdict concernant le procès du journaliste sportif est tombé devant le tribunal de première instance de Dixinn. Après avoir été reconnu coupable, le juge Aboubacar Mafering Camara a ordonné sa libération et lui a condamné au paiement d’une amande de cinq millions de francs guinéens. Selon le concerné, il est content et remercie les personnes qui sont de près ou de loin impliquées pour sa libération.
« Je suis content d’être allé en prison, c’est l’avant-dernière épreuve d’un homme avant la mort. La prison est une école qu’on ne trouve nulle part ailleurs, un homme qui subit une telle épreuve doit respecter ceux qui l’ont déjà subi, et également de s’incliner devant la mémoire de ceux qui ont perdu leur vie en prison, être solidaire et compatir à la douleur des familles qui ont perdu des leurs en prison, il ne faut pas souhaiter la prison même à son pur ennemi. Je remercie ma famille, ma belle-famille, la presse, reporters sans frontières, l’association internationale de la presse sportive, mes avocats, tous ceux qui de façon connue ou anonyme ont contribué aujourd’hui à ma libération dans le strict respect de la loi L002. », a déclaré le journaliste sportif, juste à la sortie du tribunal.
Et de renchérir que les journalistes doivent se battre pour le maintien de la loi L002, selon lui, qui constitue le serment de défense des journalistes face au pouvoir public.
Pour l’heure, le journaliste se réserve de dire autre chose, mais rassure qu’il défendrait ses convictions jusqu’à sa mort.
A cette même occasion, le collectif des avocats d’Amadou Djouldé Diallo se dit heureux et condamne la banalisation de la liberté des citoyens. Me Mohamed Traoré s’e, explique : « Nous avocats, nous sommes contents aujourd’hui que notre client Amadou Diouldé Diallo retrouve enfin sa famille, ses amis, ses collègues, mais c’est une joie qui est encore une fois en demi-teinte. Comme nous l’avons soutenu Mr Amadou Diouldé Diallo, n’aurait dû jamais passer même une nuit en prison. Certes cette loi sur la liberté de la presse a été appliquée mais elle a été très mal appliquée. Et ce qui est encore plus choquant, cette décision devait intervenir depuis le 28 avril 2021, en raison semble-t-il, du boycott des cours et tribunaux par les avocats. Cette audience n’a pas pu se tenir, c’est un argument qui ne tient pas. Parce que Cette décision aurait pu se tenir ce jour-là, il même à l’absence des avocats, il suffisait seulement de faire comparaître Mr Amadou Diouldé Diallo à la barre et de lire la décision qui était rendue. Cette décision aurait pu être déposée au greffe du tribunal. Et vous imaginez depuis le 28 avril au 19 mai 2021, ça fait presque une vingtaine de jours. On est choqué de constater cette banalisation de la liberté des citoyens. »
Selon Sayon Camara, coordinateur du collectif au soutien à Amadou Diouldé Diallo, « c’est une fierté pour le collectif, une fierté pour les jeunes journalistes guinéens et toutes ses personnes qui se sont battues pour le respect de la loi l002, si on se bat pour que le doyen Diouldé soit libre aujourd’hui, il qu’à même continuer à être solidaire et à s’assumer. Pour le moment, l’objectif était sa libération et vu que c’est fait, donc notre objectif est atteint ».
Pour rappel, le journaliste Amadou Diouldé Diallo a été arrêté pour offense au chef de l’Etat depuis le 27 février 2021. Cependant, après 82 jours passés en détention préventive, il va rejoindre ce mercredi sa famille et ses proches.
Par Talibé Bah
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