Les sorties médiatiques ratées de Monsieur saloum Cissé, Secrétaire général national du RPG interrogent.
N’ayant peut être pas été servi à la hauteur de son combat politique et des souffrances (emprisonné 2 fois) subies, Monsieur Saloum Cissé à dû avoir des ressentiments personnels à l’égard du Pr Alpha Condé et cela à juste raison.
Mais delà à faire rejaillir cette frustration personnelle sur l’ensemble du parti, ressemble aux comportements d’un désespéré qui opte pour le principe « Après moi le déluge » tellement ses erreurs politiques sont notoires. Cet état de fait, si l’on ne prend pas garde peut être préjudiciable à la cohésion de l’organisation dans l’avenir.
Pourtant, il sait qu’un parti politique s’inscrit dans la continuité. Cela sous-entend même si ce n’est pas l’idéal, que les fruits du combat politique d’un militant peuvent être savourés par ses enfants ou ses petits enfants. Le PDCI en Côte d’Ivoire et le PDG au Gabon, créés en 1946 sont des illustrations.
Lors d’une de ses sorties médiatiques au cours du second mandat du Pr Alpha Condé, il se prononce en faveur d’un troisième mandat pour le parti, mais pas pour le Pr Alpha Condé. Cette intervention publique était une faute politique majeure. L’étonnement à été qu’il ne soit pas sanctionner.
S’il avait cette force de donner un troisième mandat au parti mais pas à Alpha Condé pourquoi il ne s’est pas fait élire comme président de l’assemblée nationale ?
Tous les observateurs de la scène politique guinéenne savent que le président Lansana Conté ne voulait pas de l’honorable feu Aboubacar Somparé à la tête du parlement. Mais par les capacités managériales de ce dernier et de fin politique, il a fait échec au plan du président du PUP, ce que Saloum Cissé n’a pas réussi avec le pr Alpha Condé.
A qui la faute? Comme dit l’adage malinké, « faire entré la chèvre dans l’étable est de la responsabilité de son propriétaire, mais la manière de se coucher dépend d’elle-même »
Au lendemain du 5 septembre 2021, il fait encore une sortie maladroite en prenant acte du coup d’État. Une première mondiale que le parti du président déchu acquiesce immédiatement le coup de force. Un tel acte est une trahison du père fondateur de ce parti. On ne fausse pas compagnie à un camarade en difficulté.
C’est surtout la manifestation de la preuve que la chute du Pr Alpha Condé était son problème à lui seul, mais pas celui du parti. Pourtant il ne fait l’ombre d’aucun doute que la victoire de tout élu est l’effort de l’ensemble des militants de son organisation.
Après la perte du pouvoir par le FPI de Laurent Gbagbo, une frange importante dénommée « Gbagbo Ou Rien (GOR) s’est retirée de toutes activités politiques durant les dix ans d’incarcération du père fondateur du parti. C’est cela la solidarité militante.
L’organisation précipitée de la convention qui a mis en place un Conseil exécutif provisoire avec à tete l’ancien PM Kassory Fofana à été une faute politique gravissime et le signe à peine voilée de la volonté d’une destruction du parti, car non seulement il n’y avait
Aucune échéance politique en vue qui justifiait cette convention, mais surtout croire que l’ancien PM du gouvernement déchu peut être le candidat gagnant pour le parti à l’élection présidentielle qui sera organiser par junte militaire relève de l’utopie.
Mieux, il faut avoir le courage de reconnaître que le PM Kassory Fofana n’a jamais appartenu au RPG. Il a été avec son parti un allié politique et un sympathisant du Pr Alpha Condé. Ces arguments sont illustrés par une liste des partis politiques agrés en Guinée qui circulait sur les réseaux sociaux après le 5 septembre, le GPT figurait. Donc, sa fusion au RPG n’était que de façade.
C’est un acte qui crée un parti politique et c’est un autre qui atteste de sa dissolution. Mais personne ne peut exhiber l’acte de dissolution du parti GPT.
Même s’il n’y a pas d’ordre successoral établi dans le parti, dans le choix de ses futurs candidats, il faut au moins un peu se rapprocher du principe universel « premier venu, premier servi ».
Ceux qui ont escaladé les murs du stade de coléah le 19 juin 1991 et traversé la dure période de la clandestinité doivent-ils continuer à battre campagne pour ceux qui sont venus se servir du fruit de leur labeur ?
Il existe deux types de politiciens. Les premiers, les vrais sont ceux qui ont été révélés au public à l’issue de leur parcours politique. Les seconds, les convertis, sont ceux qui sont arrivés en politique après un décret. Ce sont ces administrateurs reconvertis à la politique qui occupent le devant de la scène politique en Guinée avec le seul mérite d’être riches.
C’est pourquoi la classe politique en Guinée tourne en dérision. La politique est à la fois une science et un art.
Elle est une science parce qu’elle repose sur l’idéologie qui émane d’une réflexion objectivement scientifique pour conduire le peuple vers son bonheur. Et en Guinée le fondement des partis politiques n’est pas l’idéologie, mais l’ethnie.
Elle est un art parce qu’elle fait appel à l’intuition, l’expérience et les qualités de l’homme politique.
Par la légèreté de certaines décisions, des fusions de partis contre nature, la transhumance des hommes politiques, il n’est exagérer de dire que nous faisons en Guinée de l’animation et non la vraie politique.
L’organisation de cette fameuse convention et des écarts de langages du genre « nous sommes trop gros pour être mis de côté » ne sont pas étrangères a l’emprisonnement de certains militants et sympathisants du parti.
Mais, au lieu de s’en prendre là où il a trébuché (l’organisation de la conversation), parti s’attaque à là où il est tombé (l’emprisonnement de ses militants) en voulant vainement transformée les accusés de délits économiques en prisonniers politiques.
Comme si ses sorties ratées sus-énumérées ne suffisaient pas, voilà encore M. Saloum Cissé qui se désolidarise publiquement le 18 septembre 2023 de la proposition de suspension de Monsieur Souleymane Keita faite par le pr Alpha Condé.
En disant que « le Pr Alpha Condé, en sa qualité de président fondateur à le droit de suspendre un militant », il se disculpe en rejetant la responsabilité de cette sanction sur ce dernier.
Ce qui est une faute politique, car aucun responsable du parti seul n’a le pouvoir de suspendre un militant. Le Pr Alpha Condé, fut-il le père fondateur du parti, il n’a qu’un pouvoir de proposition de sanction ou de récompense. C’est au conseil de discipline d’en décider et le Secrétaire général national d’entériner. Il n’y a pas de débat là-dessus.
Cette manière de faire est de prouver que la RPG n’est pas un parti, mais plutôt une entreprise uni personnelle où seul le propriétaire a le droit de décision.
Mieux, dès que le BPN valide une action, elle devient décision collective et assumée par tous, même ceux qui ont par voté contre. Cette fuite en avant entache la solidarité de leadership.
Dans la même déclaration, il affirme que le Pr Alpha Condé est le président fondateur et le PM Kassory Fofana, le président du parti. Entretenir une telle confusion est facteur latent d’implosion parti.
C’est ce genre de bicéphalisme Laurent Gbagbo, Affi N’guessan à la tête du PFI aboutit à son éclatement. Que Dieu protège le RPG.
Si l’objectif de la convention était de combler « le vide » créé par l’arrestation de Pr Alpha Condé à la tête du parti, du moment qu’il a repris du service, les organes issus de cette convention devraient automatiquement disparates.
Toute insistance à maintenir un président intérimaire au côté du titulaire est de la confusion. Et le président Ahmed Sékou Touré disait que « la confusion est l’ennemi du progrès »
Le parti devrait tirer les leçons de son passé. Tout observateur averti se souviendra des nuisances de la superposition d’un poste de coordination à celui de secrétariat général national la veille des élections présidentielles de 2010.
En suivant la logique de M. Saloum cissé, aujourd’hui à la tête du RPG il y a concomitamment un président fondateur (Pr Alpha Condé), un président du parti (Kassory Fofana), un secrétaire général national (lui-même ) et une coordinatrice nationale (Hadja Nantou Chérif). Quelle amalgame ?
Pour être presque complet sur les sorties ratées du camarade Saloum Cissé, il faut rappeler son intervention a minima à la rencontre du CNRD et la classe politique au chapiteau contrastait avec le poids politique et les besoins de l’heure du RPG.
La participation éclaire du parti aux assises nationales initiées par le CNRD est la preuve de l’incapacité du BPN à trouver une plate forme de revendication politiquement correcte. Ce qui ne rassure pas les militants.
De ce qui précède, le BPN en général et le Secrétaire général national en particulier doivent revoir leurs copies au risque que leurs actions soient perçues comme une programmation volontaire de la déconfiture du parti.
La communication est très importante dans la stratégie d’une organisation, elle l’est davantage lorsque celle-ci est en difficulté comme le cas du RPG actuellement. C’est pourquoi il est est nécessaire de redynamiser la cellule de communication et le porteparolat.
Ne nous trompons pas, la stabilité apparente de la base du parti ressemble à une eau dormante qui, une fois mise en mouvement peut coulée dans un sens comme dans l’autre.
Beaucoup de décisions du BPN aujourd’hui ne sont pas du goût des militants. Lorsque des militants qui obligeaient le cortège d’un président militaire à assister à la montée des couleurs de leur parti ne se mobilisent plus, cela doit interroger.
Quand les rivalités entre partis politiques dépassent le cadre de l’adversité pour devenir de la belligérance, l’alliance devient impossible. On ne s’allie au diable si l’on ne pas qu’il te pousse dans le précipice. Fut-elle de la politique, il y’a de la morale. Toutes les combinaisons ne sont prémisses.
Une remise en question au sein RPG est nécessaire et indispensable avant les échéances électorales. C’est la stratégie et la détermination des soldats qui font gagner une guerre et non leur nombre et la qualité des armements, sinon le grand pays de l’oncle Sam n’allait pas détaler devant les talibans en Afghanistan.
Et actuellement au RPG, les militants semblent perdus au milieu d’une multitude de structures et des décisions contre nature et infructueuses. Ceux qui peuvent amenuiser la motivation, socle de la victoire politique.
Au regard de son parcours tumultueux qui n’a d’égal que ceux de L’ANC de l’Afrique du Sud et L’UPC du Cameroun, tous des mouvements de libération national, RPG est un patrimoine dont la pérennisation doit être un sacerdoce.
A bon entendeur, salut
Sékou Djadaya CAMARA,
SG/section RPG de Nongo, présent au stade de coleah le dimanche 19 mai 1991.
Tel : 622 94 05 07