Dans un communiqué lu à la RTG vendredi 22 avril 2022, la junte dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya, assure l’opinion publique que l’ancien président Alpha Condé, renversé le 05 septembre 2021, est libre. Qu’il peut recevoir des visites de sa famille biologique et politique à sa demande. Et le communiqué en rajoute une nuance de taille, que le professeur Alpha Condé demeurera au domicile de son épouse à Landréah, endroit situé dans la commune de Dixinn.
C’est une nouvelle situation qui suscite assez d’interrogations – puisque l’ancien président Alpha Condé venait juste de rentrer au pays à la demande des autorités guinéennes, dont plusieurs observateurs en déduisent que ce retour de l’ancien président de la FEANF a été forcé. Et plus loin, la note verbale du ministre des Affaires étrangères, Dr Morissanda Kouyaté, adressée au pays hôte où résidait l’ex-président, illustre davantage ce retour méli-mélo de l’homme renversé du 05 septembre 2021.
La bonne foi du CNRD est surprenante à l’égard d’Alpha Condé relative à sa libération annoncée – nonobstant que le RPG arc-en-ciel, sa formation politique, en avait fait des pieds et des mains à la junte pour libérer son champion, une chose qui n’a pas été faite à temps. Aujourd’hui donc, que le CNRD vienne surprendre l’opinion annonçant la libération d’Alpha Condé – est un cas ahurissant qui suscite le doute sur la sincérité de l’acte des putschistes. Puisque l’on sait que la junte est d’une manière claire sous pression de la part des partis politiques réfractaires à sa demande pour intégrer le cadre de dialogue, s’agissant de l’UFDG, UFR et le RPG, et d’autre part, l’ultimatum de la CEDEAO demandant aux cadres dirigeants de la junte de proposer un chronogramme d’ici le 25 avril 2022. Il convient de rappeler que le FNDC, à l’origine du tollé contre le troisième mandat d’Alpha Condé, vient de proposer 24 mois comme durant de la transition comprenant le temps pris par les militaires depuis la prise du pouvoir le 05 septembre 2021.
A l’analyse finale de cette nouvelle donne, l’on peut être amené à dire que la junte affinerait bien sa stratégie de diversion pour jouer la montre. Tout cela s’imbrique avec l’ambition des militaires à refonder l’Etat. Ça s’appelle bonjour une longue transition !
Par Christophe Kapa