Apparemment enthousiasmé par son action et semblant être de bonne foi envers les Forces Vives de Guinée, Bernard Goumou cherche obstinément à se montrer plus travailleur que son prédécesseur Mohamed Béavogui depuis sa nomination. Cependant, les circonstances auxquelles il fait face constituent désormais une pesanteur qui risque de l’emporter.
Les acteurs de tous horizons opposés à la junte semblent ne plus avoir confiance en sa démarche. Cela semble en grande partie lié à ses sorties hasardeuses, notamment ses propos à l’encontre des acteurs opposés à la conduite de la transition. De l’avis de certains citoyens, il ne fait aucun doute que le Premier ministre Bernard Goumou a pris du goût avec la politique politicienne et utilise une approche consistant en une combinaison de carotte et de bâton envers les Forces Vives de Guinée.
Selon de nombreux observateurs, la réussite de la transition dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya dépendra de son réel désir de paix. Ce désir doit se manifester par une conduite claire, qui ne doit pas se mêler à d’autres démarches telles que cette histoire de Crief, dont les images ne sont que des critiques.
Il est maintenant impératif de restaurer cette confiance qui existait lors de son discours du 5 septembre, dans lequel il se présentait aux yeux des Guinéens comme un nouveau type de leader, désintéressé du pouvoir et prêt à pacifier la Guinée. Le résultat ? Nous le connaissons : plus de vingt morts, de nombreuses élites en prison et une partie de l’opposition en exil.
C’est dans ce contexte hostile et périlleux qu’il est nécessaire de nommer un nouveau Premier ministre, prêt à prendre les mesures nécessaires pour sauver le navire de la transition afin que le colonel et ses amis puissent sortir par la grande porte de l’histoire.
Par Oumar Kouyaté