C’est comme se lever tôt après s’être couché tard. La classe politique guinéenne dans son ensemble n’entend plus succomber aux sirènes des putschistes – qui font preuve d’une volonté apparente – c’est-à-dire aucun intérêt pour le pouvoir. Mais à l’heure où va le rythme de la transition, bien malin, est celui ou celle qui se demande à quand s’arrête également cette transition ? –, qui est née à la faveur d’un coup d’Etat contre Alpha Condé, un 5 septembre 2021. Les politiques ne semblent plus être dans le noir le plus complet. Leur récente rencontre au siège de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) illustre la métaphore pastorale : la réponse du berger à la bergère.
Outre, ces politiques ne veulent plus être de simples spectateurs de la transition dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya. Au sortir de la rencontre du lundi 3 janvier 2021, qui a réuni pour la circonstance des grandes factions politiques guinéennes, un Collectif des partis politiques en abrégé (CPP) a été créé, c’est comme un seul homme, qui portera désormais la voix de la classe politique en cette phase de la transition.
Pour Cellou Dalein Diallo, exprimant après cette rencontre : « Aujourd’hui, notre pays est suspendu de l’AGOA, des intenses de la CEDEAO et de l’Union africaine. Il y a beaucoup d’organisations et de pays partenaires qui ont réduit ou suspendu leur coopération. Il faut que la Guinée sorte de cette transition pour reprendre ses places dans les intenses de la CEDEAO et de l’Union africaine et pouvoir aussi reprendre sa place à l’AGOA et sa coopération avec les pays partenaires… ».
En un mot comme en mille, c’est la position de la classe politique guinéenne exprimée par le président de l’UFDG, qui insinue le retour rapide à l’ordre constitutionnel permettant ainsi à la Guinée de continuer à jouer pleinement son rôle dans les institutions internationales.
Par Makoura